Je pars. Janvier 2011. Février, au plus tard. Je m'en vais. Je prends l'avion, je décolle, je me tire, je me casse, me libère, m'envole, prends le vol. Révolte, décharge. J'ai besoin, encore, de distance, entre elle et moi. J'ai besoin de distance, en corps, entre eux, et moi. J'ai besoin, de vies, multiples autour de moi, autre que la mort qui traînent souvent, là où je suis, ici. J'ai besoin de ce vital dédale de motos, j'ai besoin de cette humidité, de cette perte de repères, de cette solitude, de ce n'importe quoi, de ce jour, au jour, le jour. J'ai besoin de cette culture là, celle là. J'ai besoin d'eux. De cette générosité, de ce don là. J'ai besoin de cet amour de l'homme. J'ai besoin d'apprendre plus, de vivre autre, de crapahuté, de m'emporter loin. De revenir peut être mais sans certitudes aucunes.
J'ai besoin. Primaire. Ma sécurité. Je pars.
- "Ah tien, t'existes toi ?"
- "C'est pas une question que t'es obligée de te poser maintenant en fait, tu sais moi, je change de pays en Janvier. Et y'a des choses que je vais laisser, et dans ces choses, y'aura ces souvenirs avec toi, beaucoup trop encombrants, beaucoup trop lourds aussi. Alors tu vois, c'est pas une question que t'es obligée d'aborder tout de suite."