Ce cri; la torture.
Je voudrais sauter, comme j’ai mal.
Mille étages.
Féeline.
Ce cri; la torture.
Je voudrais sauter, comme j’ai mal.
Mille étages.
Parce que j’ai des tristesses dans mes tiroirs et que le siècle en cours, court à ma mort.
Demain sera solaire. Demain.
Tu es parti sur un front inconnu. Chaque geste de mon quotidien s’est armé. Un ordinaire en ordre de guerre.
Pour ton retour, je me serai fait reine. Puis j’ai su que tu ne reviendrais pas. J’ai posé mes rouges et mes couleurs pastels.
Ton départ est mon génocide. Je suis morte dans un coin de ma cuisine, entre le sang et la puanteur.
Je suis morte, lente, dans un moment ordinaire, au son des ordres de ta guerre.
J’ai navigué sur l’immensité de ta mer. Deux années de vagues et de solitude. J’ai navigué sur l’immensité de ton écume. Au gré de tes marées, j’ai erré.
Sans amarre, sans taquet, silloner les flots, sans l’attache. De la brume, sur mes voiles.
J’ai sombré, sans un quai à l’horizon. J’ai échoué.
Nue de l’atrocité. Je n’ai plus rien à dire, que le silence. Sevrée de la monstruosité. Dépouillée.
Fauchée aussi, je crois. Ce silence est un accident. J’ai arrêté le bruit comme on arrête de boire. Brutalement.
Les jours d’abstinence sont enivrants. Le silence ranime. Je me conçois, me réanime.
L’ignorance. Est une bonne amie. Précieuse à la conquête. Précieuse à l’instinct. Sans apprentissage, le mouvement. Sans conscience. L’ignorance, l’avant, spontanée. Le penchant d’exister.
Il y a comme une urgence aux émotions du moment. Je voudrais tout briser. Je voudrais ouvrir la gueule et crier. Une urgence en mes trippes. Un paradoxe, une puissance de mort. C’est une violence qui ne porte pas son nom. Je crois que je vais m’ouvrir.
Il existe une curieuse jouissance chez moi. Celle de faire crever autrui quand il me détruit. Un rien, me tue. Un rien; je tire. La colère. Et je supprime le reste du monde. L’émotion, éffrénée. L’ivresse de la punition.
Mais le vertige de tout donner. Mon temps quand il faut, mon aide, mon energie, mon argent, lorsque le monde, meurt.
La vie, nue, comme la démesure.
Clôturer 2012. S'ouvrir à 2013.
J'ai appris beaucoup cette année, sur moi. Boulimique depuis 5 ans maintenant, j'ai ouvert une porte. J'y ai découvert de nombreuses choses. Sur ce que j'étais. Mais, surtout, sur ce que je n'étais pas.
La dépendance affective d'abord. J'ai enfin saisi les nuances. Que la dépendance n'était pas le problème, mais que le souffrance de cet état, l'était. J'ai compris l'importance, pour l'élan vital, de ne pas en souffrir.
L'autre, l'encrage. L'accroche. L'issue. Ou, se condamner à deux. Sa liberté est devenu la mienne.
Et puis le plaisir. La vie. Je continue de travailler mes gammes. Parce que ne pas savoir ce dont on a envie est douloureux. Etre là, sans que jamais rien ne se passe. Debout, couchée, et attendre. Sans savoir ce qu'on attend, exactement. J'ai pris conscience que j'attendais ma vie, mais que la vie, elle, ne m'attendrait pas.
Alors je vais vers le plaisir, en m'efforçant chaque jour de savoir ce qui me ferait du bien. Et ça, ça nécessite d'abord, de s'intéresser à soi.
Bonne année 2013 à tous.
Il a posé son verre. Il m'a demandé ce que c'était. L'énergie, en moi. Je n'ai pas su répondre. J'ai dis, - je ne sais pas. Je ne suis pas certaine d'avoir compris de ce dont il s'agissait. Je ne suis pas certaine d'avoir saisi l'importance de la question. J'ai juste dis, - je ne sais pas.
Un peu trop tard, j'ai réalisé qu'on parlait d'espoir. De la croyance en demain. Que c'était ça. Ma foi. L'espoir. Croire, toujours.