Il n'y a aucune limite entre l'extérieur et moi. J'ai le sang, la peau sur chaque trottoir. Ca me dépasse. C'est hors de moi, ce qui arrive. Aucune limite, tout rentre, tout sort, tout passe. Ca me rend nerveuse. Je suis fébrile, sans corps d'âge, sans cordage pour me retenir, égarée, partout. Je suis surpeuplée. Des autres, des alentours me noient, me plongent, dans un monde sans corporalité, où je ne suis à l'aise nulle part, sans corps, je suis tout le monde; je ne suis personne. Pénétrable. Je sens tout.
Je ne vis pas que de moi, je vis des autres; ça me dépèce. Ca passe.
Je me calfeutre. Empêcher ce passage d'autrui dans mes entrailles. Je n'ai pas de peau pour arrêter ça. Je me calfeutre.