J'ai le sentiment du gun sur la tempe. Voilà pourquoi je le fais. Je vis le risque du tir dans la cervelle, qu'on finit par oublier, qu'on finit par se rappeler de temps en temps; dans la journée. Je vis avec le risque de me descendre, on m'a élevé avec ce geste. Je vis avec cet angle de bras, contre moi. C'est une habitude. Un sursaut, un hasard, une folie, je pourrais tirer.
C'est arrivé.
J'ai des balles, froides, dans la tête. J'ai des gestes, durs, contre moi.
J'ai le sentiment du gun sur la tempe, le sentiment du flingue, du calibre qui traine, lourd, sur la peau.
J'appuie. Je m'abîme. J'appuie, le sentiment du flingue sur le cerveau.