10 juin 2012
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J’avais espéré que le temps me rende mes contours. Qu’à l’heure suivante, je saurai où commence, où s’arrête le moi. J’ai dépassé, surpassé, transgressé. Tâtonné. A l’heure suivante, j’ai su. J’ai mangé, englouti. Les choses, les placards, le frigo, le congélo. Parfois sans attendre. Du cru, du froid, des miettes.
Je l’ai bouffé lui aussi. Son espace, son temps. Sa patience. Je le voulais contre moi.
A force d’avoir mal, à la panse, ou de chagrin, on finit par sentir les contours de soi. Je me suis vu, au fil des heures, exister et disparaître, encore une fois.
Je recommence sans fin. Je bouffe donc j’existe.